Chapitre 162 : Un dernier voyage pour la route ?

1 0 0
                                    


Les balles fusaient dans l'air épais de poussière et de fumée, chaque détonation résonnant comme un écho de sa détermination inébranlable. Jig M'Kay, le légendaire tireur de la Guilde de Gaïa, combattait avec une férocité que seuls les plus désespérés peuvent atteindre. Ses revolvers à nuk, qui avaient fendu l'air avec une précision mortelle, étaient désormais presque vides, et ses mouvements devenaient plus lents, plus lourds, à mesure que la fatigue et les blessures accumulées prenaient leur dû.

Les ennemis étaient partout. Soldats de Clypeus Fenum, Séraphins des Singularités, mercenaires avides de la prime astronomique sur leurs têtes — tous convergeaient vers Jig et LyzzieHan comme des loups sur une proie épuisée. Chaque coup qu'il portait et chaque tir qu'il lâchait se faisait au prix d'une énergie qu'il ne pouvait plus se permettre de perdre. Et pourtant, il tenait bon.

Il savait que LyzzieHan, malgré sa propre puissance et sa détermination, n'était pas en état de continuer le combat. Son corps, épuisé par l'utilisation excessive de son aura spectrale, montrait des signes de faiblesse. Jig, même affaibli, refusait de laisser les ennemis l'approcher. Chaque pensée, chaque mouvement était dirigé vers un seul but : protéger LyzzieHan coûte que coûte. Pour Jig, sa vie avait depuis longtemps perdu toute importance face à celle de sa camarade.

Le sol autour de lui était jonché de corps. Certains étaient encore animés de spasmes nerveux, d'autres déjà immobiles, tandis que le sang s'écoulait en ruisseaux sombres sous le ciel sans étoile. Mais les vagues d'ennemis continuaient à arriver, inexorables. Les Séraphins s'avançaient, leurs ailes éthérées flottant avec une grâce sinistre, tandis que les mercenaires se frottaient les mains en anticipant la récompense. L'un d'eux, un homme à l'air brutal avec une cicatrice traversant son visage, sourit en levant son arme vers Jig.

« J'espère que tu as profité de ta vie, vieux fou, » ricana-t-il. « On m'a dit que ta tête vaut de l'or, mais c'est la fille là-bas qui va vraiment nous enrichir. »

Jig, luttant contre l'épuisement, lui répondit avec un dernier éclat de défi dans les yeux. « Tu devras d'abord me passer sur le corps, espèce de charogne. »

Il pressa les dernières balles de ses revolvers, ses doigts tremblants mais précis. Les tirs trouvèrent leur cible, mais chaque action semblait lui coûter une partie de son âme. Le nombre d'ennemis restait trop élevé. Et bientôt, même Jig devait admettre qu'il était au bout de ses forces.

Les Séraphins encerclèrent LyzzieHan, et les mercenaires avancèrent pour achever Jig. Il pouvait sentir son propre sang se répandre à travers ses vêtements, une chaleur froide et viscérale qui l'engloutissait lentement. Mais il n'abandonnait pas, pas encore. Pas tant qu'elle respirait encore. Pas tant qu'il pouvait encore lever ses armes.

Puis, à travers le bruit des combats, une voix perça le tumulte. Une voix qu'il connaissait bien, une voix qui portait un espoir inattendu.

« T'es toujours aussi têtu, Jig. »

Jig releva la tête, ses yeux brouillés par la fatigue et la douleur. Il n'avait pas besoin de voir pour reconnaître cette voix, cette présence qui venait de faire son apparition au milieu du carnage.

Les Séraphins et les mercenaires s'arrêtèrent un instant, surpris par cette interruption. Leurs regards se tournèrent vers la silhouette qui venait d'émerger des ombres. Mais Jig, bien qu'épuisé, souriait faiblement. Il ne prononça pas un mot, mais l'étincelle dans ses yeux disait tout.

Eristia UniversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant