L'arène d'entraînement de la Guilde de Gaïa résonnait des cris, des impacts sourds, et des ordres aboyés par Candice, dont la voix tranchante déchirait l'air comme une lame acérée. Sous un ciel gris qui ne laissait filtrer que peu de lumière, les nouvelles recrues, cette "bleusaille" comme elle les appelait avec mépris, étaient soumises à un régime d'entraînement si brutal qu'il aurait fait pâlir d'envie n'importe quel tortionnaire.
« Vous croyez que c'est une putain de promenade de santé ?! » hurla Candice, son visage déformé par un rictus de mépris. Elle se tenait au centre de l'arène, son espadon rougeoyant dans sa main droite, la lame scintillant d'une chaleur suffocante. « Vous pensez que vous allez survivre sur le champ de bataille en méditant sous un arbre en fleurs ?! C'est ça ?! »
Les recrues étaient alignées devant elle, haletantes, couvertes de sueur et de poussière. Leur entraînement ne faisait que commencer, et déjà, leurs corps étaient poussés bien au-delà de ce qu'ils croyaient possible. Candice, anciennement cheftaine de la Garde Royale d'Arcania, n'était pas là pour faire de la garderie. Elle formait des soldats, des survivants. Et elle avait l'intention de les briser pour les reconstruire à son image.
« Vous voulez apprendre à maîtriser votre aura ? Vous allez devoir saigner pour ça ! » continua-t-elle, ses yeux flamboyant d'une intensité presque démente. « Méditer, c'est pour les faibles d'esprit. Si vous ne pouvez pas maîtriser votre aura en plein combat, autant creuser vos tombes tout de suite. »
Sans prévenir, elle bondit en avant, son espadon s'embrasant d'un coup, dégageant une chaleur si intense que l'air autour d'elle ondulait comme dans un désert en pleine journée. Les recrues n'eurent pas le temps de réagir ; en une fraction de seconde, Candice était sur eux, frappant avec une précision et une force dévastatrices.
« Allez, tous sur moi ! » rugit-elle, défiant la bleusaille de la combattre. « Si vous arrivez ne serait-ce qu'à me toucher, je pourrais peut-être envisager de ne pas vous renvoyer dans vos putains de villages la queue entre les jambes ! »
Les recrues, déjà épuisées par les heures d'entraînement précédent, se ruèrent sur elle dans un effort désespéré. Mais c'était comme essayer de capturer un ouragan avec un filet à papillons. Candice bougeait avec une rapidité et une grâce impitoyables, son espadon taillant dans l'air avec une facilité déconcertante. Chaque coup qu'elle portait, bien que retenu pour ne pas tuer, envoyait les recrues voler comme des poupées de chiffon.
« C'est tout ce que vous avez ?! » aboya-t-elle, sa voix rugissant au-dessus des cris de douleur et de frustration. « Vous êtes censés être l'avenir de la Guilde de Gaïa, et tout ce que vous me montrez, c'est que vous êtes bons à rien ! Vous voulez devenir des élites ? Montrez-moi que vous avez des couilles ! »
Candice ne se contentait pas de les combattre. Elle les harcelait, les provoquait, les insultait avec une vulgarité et une brutalité qui aurait effrayé les plus endurcis. Chaque attaque des recrues était soit parée, soit déviée avec une aisance qui leur rappelait cruellement leur propre médiocrité.
« Putain de bleusaille, vous appelez ça un coup ?! J'ai vu des gamins de cinq ans frapper plus fort que vous ! Vous pensez vraiment que dans un vrai combat, vos ennemis vont vous faire des cadeaux ?! Réveillez-vous ! Le champ de bataille, c'est l'enfer sur terre, et je ne veux pas voir un seul d'entre vous hésiter quand ce moment viendra ! »
Elle frappa à nouveau, envoyant une vague de chaleur de son espadon en fusion, forçant les recrues à reculer en désordre. Quelques-uns tombèrent à genoux, haletants, leurs forces abandonnant leurs corps sous le poids de l'épuisement et de la terreur.
Mais Candice ne s'arrêtait pas là. Après le combat, elle les fit courir jusqu'à l'épuisement, leurs corps meurtris par l'effort et le manque de repos. Ils devaient escalader des parois rocheuses sous une pluie battante, porter des charges écrasantes, et affronter des conditions si extrêmes qu'ils semblaient n'avoir aucune issue.
Elle ne les laissait pas respirer, chaque instant de répit étant comblé par un nouvel exercice, une nouvelle épreuve. Son objectif n'était pas simplement de les épuiser physiquement, mais de les pousser mentalement au bord de la rupture, de voir qui était assez fort pour tenir, et qui allait abandonner.
« Vous croyez que c'est difficile ? » cracha-t-elle, alors qu'une recrue s'effondrait sous le poids de l'entraînement. « Ce n'est rien comparé à ce qui vous attend dehors. Sur le champ de bataille, vous serez seuls, et si vous n'êtes pas prêts à tout endurer, alors vous mourrez, aussi simple que ça ! »
Elle s'approcha de celui qui venait de tomber, un jeune homme au visage sale et couvert de sueur, qui peinait à reprendre son souffle. « Tu veux te relever, ou tu veux que je te plante ici comme un putain de piquet ? »
Avec un grognement, le jeune homme trouva la force de se redresser, sous le regard approbateur mais toujours impitoyable de Candice. « C'est ça ! Ne laisse pas ta faiblesse te définir ! »
Tout au long de l'entraînement, Candice n'arrêtait pas de marteler l'importance de la discipline, de la résistance, et surtout, de la maîtrise de l'aura. « Si vous survivez à cet enfer, » cria-t-elle, « vous serez capables de tout affronter. Mais si vous échouez, vous n'aurez que vous-même à blâmer. Vous deviendrez le bataillon d'élite de la Guilde de Gaïa, ou vous mourrez en essayant ! »
Les recrues, épuisées mais déterminées, continuaient à se battre, poussées par la peur, la rage, et l'instinct de survie. Candice, bien que féroce et impitoyable, voyait en elles le potentiel de devenir des guerriers redoutables. Mais elle savait aussi qu'il fallait les briser pour les reconstruire plus forts.
Lorsque la journée s'acheva enfin, le soleil disparaissant à l'horizon, l'arène était jonchée de corps épuisés, de recrues à bout de souffle, mais toujours vivantes, bien qu'à peine. Candice, debout au milieu de ce champ de désolation, les observa avec un mélange de satisfaction et de mépris.
« Vous avez survécu aujourd'hui, » dit-elle, sa voix redevenue calme mais toujours empreinte d'une autorité glaciale. « Mais demain, ce sera pire. Préparez-vous, parce que je ne suis pas là pour être votre putain d'amie. Je suis là pour vous transformer en la meilleure armée que ce monde ait jamais vue. Et pour ça, il faudra en chier comme jamais vous n'avez chier de toute votre vie. »
Avec ces mots, elle se détourna, laissant les recrues se relever lentement, leurs corps meurtris, mais leurs esprits endurcis par l'épreuve qu'ils venaient de traverser. Candice savait qu'ils détestaient peut-être cet entraînement, qu'ils la détestaient peut-être elle, mais elle s'en moquait. Tout ce qui importait, c'était de les préparer au pire, de s'assurer que lorsqu'ils seraient sur le champ de bataille, ils seraient prêts à affronter l'enfer sans flancher.
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Eristia Univers
FantasyPlongez dans les mystères d'Eristia, un monde où le passé et le présent s'entrelacent dans une danse épique de magie, de guerre et de secrets oubliés. Au cœur de ce royaume tourmenté par des conflits millénaires, des héros et des aventuriers se dres...