Chapitre 134 : le contre-coup

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Dans une synchronisation presque parfaite, Jig et LyzzieHan exécutèrent leurs actions décisives. Jig, ayant finalement localisé l'objet qui maintenait en vie la Lich, concentra toute son énergie sur une dernière attaque. D'une précision impeccable, il détruisit l'objet d'un coup bien placé, libérant une onde d'énergie sombre qui se répercuta dans toute la salle.

Au même moment, LyzzieHan, dans un ultime effort, porta un coup fatal à la Lich avec sa grande faux d'ombre. La lame trancha à travers le corps maudit de la créature, déclenchant un cri strident qui résonna dans les profondeurs du temple. L'onde de choc qui suivit fut dévastatrice, émanant de la Lich dans une explosion d'aura si puissante qu'elle projeta LyzzieHan à travers la salle, l'envoyant s'écraser violemment contre le mur opposé.

Le silence qui suivit fut lourd et oppressant. Jig, sans perdre une seconde, se précipita vers LyzzieHan, son cœur battant à tout rompre malgré son apparence extérieure calme et impassible. Il la trouva affalée contre le mur, son corps tremblant, et son souffle irrégulier. À sa grande horreur, il vit qu'elle crachait du sang noir, une substance visqueuse et sinistre qui coulait de ses lèvres. Ses blessures, au lieu de guérir, semblaient s'aggraver, sa peau devenant de plus en plus pâle, presque translucide.

« LyzzieHan, » murmura Jig, sa voix monotone trahissant une infime lueur d'inquiétude malgré le masque à vapeur Nuk qu'il portait. « Ne bouge pas. Je vais... »

Mais avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, LyzzieHan leva une main tremblante pour l'arrêter. Elle toussa encore, expulsant plus de ce sang noir, mais elle souriait, ce même sourire provocateur et tordu qui la caractérisait tant. « Ne t'inquiète pas, Jig, » dit-elle d'une voix rauque, chaque mot semblant lui coûter un effort immense. « Ce n'est que le contrecoup de mon éveil. Je savais à quoi m'attendre. »

Jig observa, silencieux, tandis que LyzzieHan continuait, son rire désormais teinté d'une sombre ironie. « Tu vois, chaque fois que j'utilise cette forme... je me rapproche un peu plus du Néant Distordu. Mon corps... mon âme... tout s'effrite petit à petit. Mais... » Elle s'arrêta pour reprendre son souffle, une nouvelle quinte de toux l'ébranlant. « Mais pas encore. J'ai encore des choses à faire... des responsabilités envers la Guilde. »

Son rire se fit plus fort, mais c'était un son amer, presque désespéré. Jig, toujours impassible à l'extérieur, ressentait une inquiétude croissante à l'intérieur. Il connaissait bien les risques de pousser son aura au-delà de ses limites, mais voir LyzzieHan ainsi, si vulnérable, avec ces symptômes terrifiants, le remplissait d'une angoisse qu'il n'avait jamais connue.

« Reste tranquille, » ordonna-t-il, sa voix demeurant calme et monotone. Mais à l'intérieur, il cherchait frénétiquement une solution, un moyen de stabiliser son état. Il savait qu'ils ne pouvaient pas rester ici longtemps, mais il ne pouvait pas non plus la laisser dans cet état sans rien faire. « On doit sortir d'ici. »

LyzzieHan acquiesça, bien que son sourire ne disparut pas. Elle se redressa difficilement, s'appuyant contre le mur pour se tenir debout. Chaque mouvement semblait la faire souffrir, mais elle refusait de montrer la moindre faiblesse. « On y va alors, » dit-elle, avec une détermination démente dans les yeux. « Et ne traîne pas, Jig. On a encore du travail qui nous attend. »

Jig l'aida à se redresser, ses gestes précis et mesurés. Il ne montrait rien, son visage toujours caché derrière ce masque à vapeur, mais à l'intérieur, il était tourmenté par l'inquiétude. Il savait qu'ils étaient en terrain dangereux, et que chaque seconde comptait.

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