Chapitre 65 : La pressions de Madawan

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La nuit enveloppait le campement de l'alliance d'Arcania, où les tentes s'étendaient à perte de vue, illuminées par la lueur vacillante des feux de camp. L'ambiance était lourde, chaque souffle du vent semblait chargé de tension. Nami, Ama, et Muncna, les représentantes respectives de Lür, Arcania, et Dulforiel, se tenaient dans une grande tente, échangeant des regards préoccupés. Elles n'étaient pas en accord avec la décision de se retirer, sentant qu'il y avait encore beaucoup à découvrir dans cette situation complexe. La réunion stratégique avait laissé place à une incertitude palpable, et toutes savaient que le moindre faux pas pourrait déclencher une catastrophe.

Nami, la princesse de Lür, prit la parole la première, sa voix douce mais ferme résonnant dans la tente. « Nous ne pouvons pas simplement partir maintenant, pas après tout ce que nous avons vu. Il y a trop de questions sans réponse, trop de mystères qui entourent CastelBlanco. »

Ama, la cheftaine de la garde royale d'Arcania, hocha la tête en signe d'approbation. « Nous devons rester, enquêter plus avant. Abandonner maintenant, c'est abandonner notre devoir. »

Muncna, la fière druide guerrière de Dulforiel, croisa les bras, ses yeux perçants fixant Madawan. « Nous avons des obligations envers nos peuples. Quitter ce lieu sans comprendre les forces en jeu serait une trahison. »

Madawan, qui jusque-là avait écouté en silence, se redressa lentement. Son habituel sourire désinvolte avait disparu, remplacé par une expression sombre et intimidante. Ses yeux, habituellement pétillants de malice, étaient maintenant fixés avec une intensité glaciale sur chacune des représentantes.

« Vous pensez vraiment avoir le luxe de contester mes décisions ? » demanda-t-il, sa voix grave tranchant l'air comme une lame. Le silence tomba lourdement dans la tente, chaque mot de Madawan résonnant dans l'esprit de celles qui l'écoutaient.

« Nous n'avons pas terminé ici, Madawan, » rétorqua Ama avec détermination, mais son ton n'était plus aussi assuré. « Nous avons des responsabilités, tout comme vous. »

Madawan avança d'un pas, son aura pesant remplissant l'espace. « Vos responsabilités s'arrêtent là où commencent les affaires de la Guilde de Gaïa. Vous avez déjà vu ce dont nous sommes capables. Croyez-moi, vous ne voulez pas nous avoir comme ennemis. »

Nami, pourtant connue pour sa bravoure, recula d'un pas sous la pression invisible mais écrasante de l'aura de Madawan. Muncna, malgré sa stature imposante, se sentait elle-même petite face à la force qui émanait du leader de la guilde.

« La Guilde de Gaïa n'est pas ici pour négocier ou pour jouer aux diplomates, » continua Madawan, son regard perçant transperçant chacune des femmes présentes. « Nous sommes ici pour résoudre cette situation à notre manière. Si cela signifie que vous devez partir, alors c'est ainsi. Sinon, nous vous considérerons comme des obstacles, et je n'ai pas besoin de vous expliquer ce qui arrive aux obstacles. »

Il marqua une pause, laissant ses paroles s'enfoncer profondément dans l'esprit de ses interlocutrices. « Maintenant, si vous voulez éviter de perdre plus que vous n'avez déjà perdu, je vous conseille de suivre mes ordres. Il n'y aura pas d'autre avertissement. »

Le silence qui suivit ses paroles était plus lourd que n'importe quel cri de bataille. Nami, Ama et Muncna échangèrent des regards inquiets, conscientes qu'elles étaient face à une force qu'elles ne pouvaient pas défier sans subir de terribles conséquences.

Finalement, ce fut Nami qui brisa le silence. « Très bien, Madawan. Nous suivrons vos ordres... pour l'instant. Mais sachez que nos royaumes ne resteront pas inactifs éternellement. »

Madawan laissa échapper un léger sourire, un sourire sans chaleur ni malice. « Faites ce que vous voulez, princesse. Tant que vous comprenez que vous êtes maintenant sous notre protection... ou notre menace, selon votre choix. »

La tension dans la tente se dissipa légèrement, mais l'atmosphère restait tendue. Les représentantes savaient qu'elles n'avaient pas vraiment d'autre choix que de suivre les ordres de Madawan. Alors qu'elles quittaient la tente, l'esprit de chacune d'entre elles était tourmenté par des doutes et des craintes pour l'avenir de leurs nations.

Madawan, seul dans la tente désormais vide, laissa échapper un soupir. Le jeu était complexe, et les pièces se mettaient en place. Mais il savait qu'une seule erreur pourrait tout faire basculer. Le temps de la diplomatie était révolu. Désormais, c'était celui de l'action, et de la force brute.

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