Chapitre 35 : Les Larmes du Gel et la Promesse du Guerrier

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Le silence glacé qui suivit le carnage dans le village de Glacevent était lourd, presque palpable. Hiro, se tenant au centre de ce champ de bataille ensanglanté, reprenait son souffle, observant les alentours. Alors qu'il s'apprêtait à reprendre sa route, un léger bruit attira son attention. Un gémissement, presque imperceptible dans le froid mordant.

Des portes d'une maison de glace, une petite silhouette fragile émergea lentement. Une fillette, probablement âgée d'une dizaine d'années, s'avança prudemment vers Hiro. Elle avait les cheveux noirs comme l'ébène, ses vêtements simples étaient en lambeaux, et ses grands yeux bleus, aussi clairs que la glace, étaient remplis de larmes. Elle tremblait, non seulement à cause du froid, mais aussi à cause de la peur.

« Monsieur... » balbutia-t-elle, la voix brisée par les sanglots. « S'il vous plaît, aidez-nous... »

Hiro se tourna complètement vers elle, son expression adoucie malgré le sang encore frais sur ses mains et sa lance. Il s'agenouilla pour être à sa hauteur, essayant de rendre son visage aussi rassurant que possible.

« Qu'est-ce qui ne va pas, petite ? » demanda-t-il doucement.

La fillette, qui semblait si frêle sous son regard, se laissa tomber à genoux devant lui, agrippant désespérément les pans de son manteau. « Ils ont pris le contrôle de notre région... Ma famille, mon frère... Ils sont tous en danger ! » Ses mots étaient entrecoupés de sanglots alors qu'elle parlait. « Un groupe de méchants... des mercenaires... Ils font du mal à tout le monde ! »

Hiro posa une main sur la tête de la petite fille, tentant de la calmer. « Qui sont ces mercenaires ? Où se trouvent-ils ? »

« Ils viennent de Frimabourg, » murmura-t-elle, un nom qui évoquait immédiatement à Hiro des souvenirs d'un village reculé et autrefois paisible, niché dans les montagnes glacées de la région de Borealis. « Ils ont pris le pouvoir là-bas, et ils mènent une vie de terreur sur tout le monde ! » Elle s'effondra, ses larmes coulant librement. « Ils ont tué mon père... Ils ont pris ma mère... »

Hiro sentit une colère sourde monter en lui, mais il la réprima, concentrant plutôt son énergie sur le besoin de réconforter la fillette. D'autres villageois commencèrent à sortir de leurs maisons, attirés par les sanglots de l'enfant. Des femmes, des veuves en majorité, leurs visages marqués par la peur et le chagrin, s'approchèrent lentement de Hiro. Leurs regards étaient suppliants, désespérés.

« S'il vous plaît, » implora une femme d'âge mûr, ses yeux rouges de larmes. « Les mercenaires ont tout pris... Ils ont corrompu la garde de Terra Glaciei... Personne ne nous protège plus. »

Une autre ajouta, sa voix tremblante de rage contenue : « Nous avons entendu dire que vous êtes Hiro de la Guilde de Gaïa... Nous avons entendu des histoires sur vous. S'il vous plaît, sauvez-nous. Nous n'avons plus personne à qui nous adresser... »

Hiro, les yeux sombres et emplis de détermination, se redressa, laissant sa main glisser doucement des cheveux de la petite fille. Il sentit le poids des regards de ces gens sur lui, des regards emplis d'espoir, de désespoir, et de la dernière lueur d'une foi vacillante. Ces mercenaires, qui s'étaient emparés de Frimabourg et terrorisaient les villages alentours, étaient la personnification même de la lâcheté et de la cruauté. Ils s'en prenaient aux plus faibles, profitant de l'absence de toute autorité pour assouvir leur soif de pouvoir et de richesse.

« Je suis désolé, » dit Hiro, sa voix empreinte d'une gravité inhabituelle, « je suis arrivé trop tard pour votre village aujourd'hui... Mais je promets que cela ne se reproduira plus. »

Il regarda chaque visage autour de lui, gravant dans sa mémoire les expressions de souffrance et d'espoir mêlés. Les habitants de Terra Glaciei, des terres si rudes qu'elles forgent des gens d'une force et d'une endurance exceptionnelles, méritaient mieux que de vivre sous la coupe de tyrans et de mercenaires corrompus.

« Je vais aller à Frimabourg, » déclara-t-il fermement. « Et je ferai en sorte que ceux qui vous ont fait du mal paient pour leurs crimes. »

La petite fille, toujours agenouillée, releva la tête, ses yeux gonflés par les pleurs, mais brillants d'un nouvel espoir. « Vraiment, Monsieur ? Vous allez vraiment les arrêter ? »

Hiro hocha la tête, son expression redevenue plus douce en regardant l'enfant. « Je le jure. Ils ne feront plus jamais de mal à personne. »

Les villageois se pressèrent autour de lui, murmurant des remerciements et des prières pour sa réussite. Hiro leur promit qu'il reviendrait avec des nouvelles. Il ne pouvait pas leur donner plus que cela pour l'instant, mais il savait que ses actions parleraient plus fort que n'importe quelle parole.

Alors qu'il se détournait, prêt à partir pour Frimabourg, Hiro sentit la petite main de la fillette se poser sur la sienne. Il baissa les yeux pour la voir, le regard encore empli de gratitude.

« Merci, Monsieur Hiro... Merci... »

Hiro lui sourit, un sourire triste mais sincère. « Garde espoir, petite. Je reviendrai bientôt. »

Avec ces mots, Hiro quitta le village de Glacevent, la boussole antique toujours en main, mais avec un nouveau but en tête. Peu importait où la boussole le menait, son devoir était clair. Avant de poursuivre sa quête personnelle, il devait d'abord mettre un terme à la terreur qui sévissait à Frimabourg. Les mercenaires et les gardes corrompus de Terra Glaciei allaient découvrir ce qu'il en coûtait de provoquer la colère de Hiro de la Guilde de Gaïa.

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