Eristia Univers

Chapitre 167 : L'extraction

L'areonerf de la Guilde de Gaïa fendait les cieux de Clypeus Fenum à une vitesse vertigineuse, mais Zephira, avec son expertise impeccable, ralentit légèrement l'appareil pour scruter le sol en contrebas. Ses yeux perçants, assistés par une longue-vue d'une précision inégalée, cherchaient désespérément l'équipe médicale dirigée par Aakarie. Le vent hurlait autour de l'areonerf, créant une atmosphère de tension palpable alors que chaque seconde comptait.

Après plusieurs minutes, Zephira repéra enfin Sienna et Aakarie, une animorphe lionne imposante, accompagnées des deux blessés graves, Jig M'Kay et LyzzieHan. Leurs corps semblaient presque inertes, soutenus par l'équipe médicale qui luttait pour les maintenir en vie. Sans perdre un instant, Zephira entama la descente, posant l'areonerf aussi délicatement que possible malgré l'urgence de la situation.

Dès que l'areonerf toucha le sol, Aakarie et son équipe se précipitèrent à l'intérieur, transportant les corps de Jig et LyzzieHan avec une précaution extrême. Leurs blessures étaient graves, et le sang qui coulait n'augurait rien de bon. Sienna, toujours en alerte, vérifia que le chemin était dégagé pour un décollage rapide, mais son regard s'arrêta brusquement lorsqu'elle aperçut un groupe de soldats de Clypeus Fenum approchant à grande vitesse, armes dégainées.

« Zephira, décollez dès que possible ! » cria Sienna, se préparant à engager le combat.

« Compris, Sienna. Mais faites vite ! » répondit Zephira, les mains agrippant fermement les commandes, prête à faire décoller l'areonerf dès que le signal serait donné.

Sienna, dégageant une aura de calme et de détermination, se plaça devant les soldats ennemis. Ses mouvements étaient fluides, empreints de la grâce mortelle du Cheug Ai, l'art martial de Luforia. Avec une précision chirurgicale, elle se jeta dans la mêlée, contrant les attaques avec une facilité déconcertante. Chaque coup était calculé, chaque geste parfait, montrant toute l'étendue de son expérience et de sa maîtrise.

Pendant ce temps, à l'intérieur de l'areonerf, Aakarie aboya des ordres rapides à son équipe médicale. « Stabilisez-les maintenant ! » Leurs mains s'activaient avec une dextérité impressionnante, appliquant des bandages, injectant des élixirs de guérison, et utilisant des sorts de soins pour maintenir les deux blessés en vie.

Mais c'est alors qu'Aakarie, les mains pleines de sang, tourna la tête et vit quelque chose qui la stupéfia. Madawan, leur chef excentrique et imprévisible, était là, souriant comme à son habitude. Mais ce n'était pas ce sourire désinvolte qui la perturba. C'était l'objet entre ses mains : un catalyseur de Nuk/Aura qu'il remplaçait sans la moindre précipitation, comme s'il n'y avait pas une bataille en cours, comme si le temps n'était pas compté.

« Madawan, mais qu'est-ce que vous faites ? » s'exclama Aakarie, presque incrédule.

« Ah, Aakarie ! » répondit-il d'un ton léger. « Simplement un peu de maintenance. Vous savez, ces machines aiment jouer des tours au moment le plus inopportun. » Il riait doucement, presque comme s'il s'amusait de la situation. « Ne vous en faites pas, ils seront en sécurité. Je m'assure que ce bel oiseau ait assez de puissance pour nous ramener à la maison. »

Aakarie, bien que secouée, reprit ses esprits et retourna à sa tâche. L'urgence de la situation surpassait la bizarrerie de Madawan. Elle savait qu'il avait toujours une longueur d'avance, même si son attitude laissait parfois perplexe.

Dehors, Sienna continuait à se battre, chaque coup repoussant les soldats ennemis un peu plus loin. Le sol était jonché de corps, mais elle ne ralentissait pas. Les renforts ennemis continuaient d'affluer, menaçant de submerger ses efforts.

« Zephira, décollez maintenant ! » hurla Sienna après avoir abattu un dernier ennemi.

Zephira, les muscles tendus, poussa les manettes à fond. L'areonerf se souleva rapidement du sol, arrachant Sienna à la bataille dans un dernier mouvement fluide. Elle sauta à bord, ses vêtements maculés de sang, mais le regard déterminé.

« On est sortis d'affaire, » dit-elle en reprenant son souffle.

« Pas encore, » murmura Madawan en achevant la réparation du catalyseur. « Mais on y est presque. »

L'areonerf s'éleva dans le ciel, laissant derrière lui les terres hostiles de Clypeus Fenum. Chacun à bord savait que cette mission n'était que le début de quelque chose de bien plus grand, mais ils étaient prêts. Parce qu'ils étaient membres de la Guilde de Gaïa, liés par une fraternité plus forte que l'acier, et parce qu'ils savaient que tant qu'ils étaient ensemble, rien ne pourrait les arrêter.

Le silence qui s'installa dans l'areonerf, une fois en sécurité, était chargé de l'inquiétude non dite, de la fatigue accumulée, mais aussi de la détermination à aller de l'avant, coûte que coûte.