Chapitre 165 : Le Plan fou de Madawan

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Dans le bastion de la Guilde de Gaïa, l'atmosphère était tendue. Madawan, le chef de la guilde, marchait d'un pas rapide dans les couloirs, une expression concentrée sur le visage. Le silence fut rompu lorsqu'un léger bip émana de son comlink. Madawan s'arrêta, pris l'appareil en main, et répondit à l'appel sans hésitation.

« Sienna ? »

De l'autre côté de la ligne, la voix de Sienna résonna, teintée de soulagement, mais aussi d'une urgence palpable. « Madawan, c'est critique à Clypeus Fenum. LyzzieHan et Jig sont gravement blessés après leur affrontement contre la Lich. Aakarie fait de son mieux pour stabiliser leurs blessures, mais elle ne pourra tenir que 4 à 5 heures maximum. Ils ont besoin d'aide, et vite. »

Sans perdre un instant, Madawan répondit avec calme mais détermination. « Tiens bon, Sienna. On arrive. »

Il se précipita alors vers le hangar des aéronefs, où Rook et Zephira travaillaient sur leurs dernières créations. Les mains de Rook étaient, comme à son habitude, couvertes de graisse, tandis que Zephira inspectait les moteurs avec une attention méticuleuse.

« Rook, Zephira ! » appela Madawan, sa voix résonnant dans le hangar. Les deux mécaniciens levèrent les yeux, surpris par l'urgence dans son ton.

« Madawan, qu'est-ce qui se passe ? » demanda Rook, en essuyant ses mains avec un chiffon sale.

« Combien de temps pour un aller-retour à Clypeus Fenum avec l'aéronef le plus rapide que vous avez ? »

Rook, perplexe, échangea un regard avec Zephira. « Même avec notre prototype le plus avancé, on mettrait un jour pour un aller-retour, » répondit-il après un moment de réflexion. Zephira acquiesça, ajoutant des détails techniques. « Le moteur est performant, mais sans un catalyseur à nuk ou à aura suffisamment puissant, c'est le maximum que nous pouvons faire. »

Madawan esquissa un sourire, un sourire à la fois confiant et légèrement fou. « Et si le catalyseur, c'était moi ? »

Rook, en entendant cela, lâcha sa cigarette, stupéfait. « C'est une folie ! » s'exclama-t-il. « Même pour toi, Madawan, la contrainte serait immense. Cela pourrait te tuer, ou pire... »

Zephira, bien que surprise, évalua rapidement la situation. « C'est un plan risqué, mais techniquement, ça pourrait fonctionner. Si tu te connectes directement au moteur, en alimentant l'aéronef avec ton aura, on pourrait faire l'aller-retour en moins de quatre heures. Mais ça pourrait drainer ta vie, Madawan. »

Madawan hocha la tête, toujours souriant. « C'est un risque que je suis prêt à prendre. Il n'y a pas d'autre choix. »

Il se dirigea vers le prototype d'aéronef, une machine élégante et robuste, dotée des dernières innovations technologiques. Zephira le suivit de près, tout en donnant des instructions à Rook sur les derniers ajustements nécessaires. Tandis que Rook effectuait les derniers réglages, Zephira monta dans la cabine de pilotage, prête à mettre en œuvre ce plan insensé.

Madawan s'installa dans le compartiment du catalyseur, une section spécialement conçue pour infuser directement l'aéronef avec de l'aura. En s'installant, il prit une grande inspiration, sentant la tension monter. Il savait que ce qu'il s'apprêtait à faire n'était pas seulement dangereux, mais potentiellement suicidaire.

Rook, toujours inquiet, murmura : « Que les dieux te protègent, Madawan... »

Avec une dernière vérification, Zephira démarra les moteurs, les turbines grondant comme un tonnerre. Le moment était venu. Madawan ferma les yeux et se concentra, laissant son aura se déverser dans les conduits de l'aéronef, remplaçant le catalyseur habituel par sa propre énergie vitale. L'aéronef vibra sous cette puissance nouvelle, les moteurs rugissant plus fort que jamais.

Zephira, aux commandes, ressentit immédiatement la montée en puissance. « On est parti. Tenez-vous bien. »

Le prototype s'éleva alors du sol, quittant le hangar à une vitesse fulgurante. Le temps était contre eux, mais avec un peu de chance — et beaucoup d'aura — ils pourraient arriver à temps pour sauver LyzzieHan et Jig.

Le trajet était loin d'être terminé, mais pour Madawan, il n'y avait plus de retour possible. La seule chose qui comptait, c'était d'arriver à temps, coûte que coûte.

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