Chapitre 153 : Adieu

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Sous un ciel tourmenté où les éclairs traversaient les nuages sombres, Nami et Nauvati continuaient leur duel féroce sur les flots déchaînés. La mer se pliait à la volonté des deux Aquamanciens, chaque vague montant à leur commandement comme des créatures vivantes, prêtes à les soutenir ou à détruire leur adversaire. Les tentacules aqueux, formés par l'aura éveillée de Nami, s'enroulaient autour d'elle, comme une danse macabre, chaque mouvement précis et dangereux.

Nauvati, quant à lui, s'était entouré d'une aura sombre qui semblait absorber la lumière elle-même. Ses coups étaient violents, chacun porté avec une rage accumulée depuis des années de ressentiment. Il frappait avec une puissance brutale, ses lames d'eau tranchant l'air avec un sifflement sinistre, tandis que ses poings et ses pieds faisaient trembler la surface de l'eau à chaque impact.

« Tu n'as jamais compris la véritable puissance de notre lignée, Nami ! » rugit Nauvati, ses yeux brillant d'une folie corrompue. « Les Quator Deus m'ont montré la voie. Ils m'ont promis ce qui nous est dû par droit divin. Lür doit revenir à sa grandeur sous notre règne, sous le règne des véritables héritiers ! »

Nami esquiva habilement une série d'attaques, ses tentacules d'eau surgissant pour bloquer chaque coup. La détermination dans son regard ne faiblissait pas. Elle savait que son frère avait sombré dans une soif de pouvoir aveugle, une ambition qui avait déformé son âme. Mais cela ne rendait pas le combat moins douloureux pour elle.

« Ce n'est pas cela, Nauvati ! Lür n'a jamais été destiné à régner par la tyrannie ou par la force brute. Notre peuple mérite mieux que d'être asservi par la peur et la violence. Tu as choisi de suivre la voie de la destruction. Je dois t'arrêter, pour Lür et pour tout ce que père nous a enseigné. »

Les deux combattants se propulsèrent l'un vers l'autre, leurs auras s'entrechoquant avec une violence inouïe, faisant éclater les vagues sous eux comme des éclats de verre. Nauvati intensifia son pouvoir, son aura devenant presque palpable, un bouclier sombre qui semblait le protéger de tout, tandis qu'il frappait avec une frénésie désespérée.

Nami, elle, sentit la fatigue commencer à l'envahir, mais elle n'abandonna pas. Elle concentra toute sa force dans un dernier élan, éveillant son art à un niveau qu'elle n'avait jamais atteint auparavant. Les tentacules d'eau fusionnèrent autour de ses bras, augmentant sa portée et sa force, alors qu'elle se déplaçait avec une vitesse fulgurante.

Avec une agilité surprenante, Nami se glissa sous la garde de Nauvati, l'enroulant dans ses tentacules d'eau, immobilisant ses mouvements. Elle le regarda dans les yeux, cherchant un fragment de l'homme qu'il avait été, mais elle ne vit que haine et ambition démesurée.

« Adieu, grand frère. Puisses-tu trouver la paix dans l'au-delà, là où ton esprit n'est plus enchaîné par la soif de pouvoir. »

Dans un dernier mouvement, elle concentra toute son aura dans un coup dévastateur, les tentacules aqueux se durcissant en pointes acérées qui transpercèrent Nauvati. Un cri strident retentit alors que l'aura sombre de Nauvati se dissipait, et son corps s'effondra dans l'eau, disparaissant sous les vagues tourmentées.

Nami resta immobile un moment, regardant l'endroit où son frère avait sombré, tandis que les vagues se calmaient lentement autour d'elle. Des larmes de sang coulèrent de ses yeux, son corps tremblant sous le contrecoup de l'éveil de son aura. Elle retomba à genoux sur l'eau, sa respiration haletante, des souvenirs d'enfance défilant devant ses yeux. Elle se revoyait, enfant, courant sur les plages de Lür avec son frère, insouciants et joyeux.

« Pourquoi cela devait-il finir ainsi ? » murmura-t-elle, la voix brisée par la douleur.

Mais il n'y avait pas de réponse, seulement le silence de la mer, qui semblait enfin trouver la paix après la tempête. Derrière elle, les forces de la flotte de Lür et de la Gaïa prenaient l'avantage, obligeant les ennemis à battre en retraite. Pourtant, pour Nami, la victoire avait un goût amer, teintée de perte et de regret.

Alors que les navires ennemis s'éloignaient et que la bataille touchait à sa fin, Nami, toujours sur ses genoux, regarda l'horizon, le cœur lourd. Le prix de la paix et de la justice venait de réclamer un sacrifice personnel qu'elle n'oublierait jamais.

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