Chapitre 12 : Bingo !

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— Qu'est-ce qui est magnifique ? demanda la jeune femme.

— Toi ! s'exclama le démon.

— Pardon ?

— Enfin, ce que tu viens de faire. C'est tout simplement prodigieux !

— Ce que je viens de faire ? Tu te fous de moi ? J'ai à peine fermé les yeux trente secondes !

— Et pourtant, ça fait plus de dix minutes que tu joues.

Impossible, elle ne pouvait pas avoir eut une absence aussi longue. Et pourtant, les légères nervures au bout de ses doigts lui indiquaient qu'elle avait joué pendant un petit bout de temps. Mais qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire pour commettre un tel massacre de mannequins.

— Je m'attendais à ce que ton violon te donne plus d'un pouvoir mais là...

— Mais tu vas m'expliquer ce qui est arrivé à la fin ! s'impatienta-t-elle.

— D'accord, d'accord. Pas la peine de t'énerver. À peine dix secondes après avoir fermé les yeux, tu t'es mise à jouer. Tu as d'abord commencé par un très joli petit aire léger et mélodieux. La paille contenu dans certains mannequins s'est alors, peu à peu, transformé en épis de blé.

— Donc je peux faire germer... Du blé ?

— Pas vraiment. Ce que cela veut dire, c'est que tu à un pouvoir curatif. Les morceaux de pailles peuvent être considérées comme morte, et tu les as fait revivre !

— Ça marche aussi sur les êtres vivants ?

— Bien sûr ! Mais je ne pense pas que tu puisses ressusciter qui que se soit. Par contre, tu pourras sans doute soigner des plaies et toutes autres blessures. Je dois t'avouer qu'au début, j'étais un peu déçu de voir ce pouvoir sortir. Je voyais quelque chose d'un peu plus spectaculaire avec cet instrument.

Il n'était pas le seul. Syara était plus du genre à foncer tête baissée dans la mêlée plutôt que rester en arrière pour soigner les autres. Heureusement que Telak lui avait déjà annoncé que ce n'était pas le seul. Elle n'aurait pas supporté de n'être qu'un soutien. À présent, la beast espérait avoir des pouvoirs un peu plus utile que celui-là.

— Et je peux te dire que, côté spectaculaire, j'ai été servi ! reprit-il enjoué. Sans crier gare, tu t'es mise à jouer un morceau radicalement différent du premier. Rapide, agressif, à m'en donner des frissons ! Les mannequins, eux, n'ont pas du trop apprécier vu qu'environ la moitié ont pris feu...

Ha ! Voilà ! Enfin un pouvoir intéressant !

— En tout cas, la chaleur n'a pas dû te plaire puisque tu as arrêté ce morceau pour le suivant. Une gamme... Une simple gamme répétée encore et encore, de plus en plus rapidement. Un véritable geyser est alors parti de ton corps et les as tous arrosés. La puissance en a même propulsés certains à l'autre bout de la salle.

L'eau en troisièmes pouvoirs ? Pourquoi pas. À la vue des tas difformes de paille détrempés qui gisaient contre le mur d'en face, ce pouvoir avait du potentiel.

— Lorsque tous les incendies furent éteints, Tu as continué avec une mélodie bien plus lente et grave. Je me demande même comment tu as pu descendre aussi bas avec un violon, il faudra que tu m'expliques. Il n'empêche que cette mélodie à fait pousser des ronces qui se sont enroulées autour de certaines cibles.

Un pouvoir d'entrave ? Super ! Plus personne ne pourrait s'enfuir lorsqu'elle piquerait une crise, satyre ou démon, elle pourrait enfin déverser sa colère sur les autres ! Enfin, pas trop en fait. À bien y regarder, certains mannequins avaient été transpercés de part en part par les ronces. C'était peut-être trop dangereux de l'utiliser sur un allier, juste pour se défouler un peu.

— Pour ta dernière mélodie, tu as joué à un rythme normal une suite de notes plutôt basique. Mais, à certains moments, la musique s'emballait, bien plus rapide, bien plus fort ! À chaque fois que ça se produisait, quelque chose partait de ton corps et découpait les quelques survivants. J'en ai déduit que tu créais des lames de vents. Et elles sont, pour le moins, tranchantes.

Pas mal. Celui-là aussi lui plaisait beaucoup. Syara avait aussi remarqué qu'il avait dit que c'était la dernière mélodie. Elle cumulait donc cinq pouvoirs. C'était... C'était...

— C'est nul ! s'exclama la beast.

— Comment ça « c'est nul » ? Tu dois être la seule personne au monde à en cumuler autant, tu devrais être ravie !

— Pourtant, dans plein d'histoires, le héro en a bien plus que cinq ! Et certaines sont des histoires vraies !

— Ha, je comprends, sourit le démon. Tu dois confondre pouvoirs et sorts. Il existe, certes, beaucoup de pouvoirs, mais il y a une infinité de sorts. Par exemple, ton pouvoir lié aux plantes a fait pousser des ronces parce que tu étais dans un contexte offensif, mais il est fort probable qu'avec un peu d'entraînement, tu puisses faire pousser n'importe quoi.

— Mais je veux devenir mage moi, pas jardinière !

Exaspéré, Telak se cacha le visage avec sa main.

— Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, souffla-t-il. Tu en veux un agressif ? Très bien. Avec le pouvoir de l'eau, tu peux créer des geysers, mais aussi enfermer tes ennemis dans des sphères d'eau pour les noyer. Avec celui du feu, tu peux lever élever des murs de flammes, lancer des boules de feu, faire fondre n'importe quoi, même les armures alors qu'elles sont encore sur quelqu'un... Je continu ou tu as compris ?

— Oui, oui, ça va. Cinq pouvoirs, pleins de sorts... Mais, par curiosité, j'aurai pu avoir quels autres pouvoirs ?

— Je te l'ai dit, il y en a beaucoup. Lumière, néant, pierre, sensoriel... Je ne vais pas tout te lister. Et il faut que tu te sortes de la tête que les missions des mages ne se résument qu'à casser la gueule à tout le monde. C'est en fait assez rare de devoir recourir à la violence. Mais tu t'en rendras compte par toi-même. Viens, on passe à la prochaine étape de ton entraînement

— Et c'est ?

— Choisir ta première mission et partir sur le terrain ! s'enthousiasma le démon.

Le violon de cristal: les partitions perduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant