Chapitre 195 : Nouvelle destination

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 Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis que Syara était allée au marché. Comme elle s'y attendait, Elyazra était revenue au beau milieu de la nuit, titubante. Heureusement, les personnes qui lui avaient indirectement révélé que le concours de boisson existait l'avaient reconnue et ramenée jusqu'à l'appartement. La demi-dragonne avait du mal à rester debout et était soutenue par ses deux nouveaux compagnons de beuverie. Tout ce qu'elle arrivait à dire était qu'elle était la plus forte et qu'elle avait gagné.

Après les avoir remerciés de l'avoir ramenée, la beast l'avait prise en charge, mais cette fois-ci, elle avait prévu le coup. Il n'était pas question qu'elle se fasse avoir comme la dernière fois et dorme dans la baignoire. Comme elle s'y attendait, une fois la porte fermée, Elyazra s'était précipitée vers la porte de la chambre, non sans se cogner dans tous les murs. Malheureusement pour elle, elle trouva la porte fermée à clé.

Sans la brusquer, Guard et Syara l'avaient conduite jusqu'à la salle de bain et couchée dans la baignoire où ils avaient tout de même pris le soin de rajouter coussin et couverture pour un peu plus de confort. Étrangement, la demi-dragonne ne chercha même pas à se débattre pour retourner dans la chambre et accepta de s'y coucher. Elle s'y endormit dès qu'elle posa la tête sur le coussin.

En retournant dans sa propre chambre, Syara jeta un dernier coup d'œil au salon. Phi dormait dans son petit lit posé sur une étagère, Guard s'enroulait dans sa couverture et retournait se coucher dans le canapé et Elyazra était dans la baignoire. Elle aimait partager son appartement, mais il fallait vraiment qu'ils en trouvent un plus grand pour que chacun ait son propre espace privé. Ainsi, personne ne serait dérangé par les retours tardifs de la demi-dragonne et le satyre pourrait avoir un vrai lit, même s'il affirmait que cela ne le dérangeait pas et qu'il avait déjà connu des conditions de vie bien moins confortable.

Au lendemain, bien que le retour d'Elyazra se soit mieux passé que la dernière fois, Syara avait insisté pour savoir pourquoi elle était passée par la fenêtre. Sa première explication était qu'elle avait eu une soudaine envie de se balader et qu'elle était tombée par hasard sur le bar où elle avait décidé de passer la soirée. Vu le regard de ses colocataires, elle avait peut-être surestimé sa capacité à faire passer un mensonge.

Sa deuxième explication, elle, était bien plus crédible. Connaissant Syara, elle aurait passé un temps fou à devoir la convaincre pour pouvoir sortir par la porte. De ce fait, elle avait préféré passer par la fenêtre pour éviter la discussion interminable.

Pour clore la discussion et minimiser ce qu'elle avait fait, elle leur assura qu'elle s'était juste amusée et n'avait causé aucun dégât. De plus, cela ne leur avait absolument rien coûté vu qu'elle avait gagné le concours.

Après un long soupire, la beast lui avait finalement dit qu'elle était grande et qu'elle faisait ce qu'elle voulait. Malgré tout, et contre toute attente, la demi-dragonne promit qu'elle se calmerait. Était-ce sa gueule de bois qui parlait pour elle ou bien était-elle sérieuse ? Syara n'en savait rien, mais espérait que ce soit la seconde option.

Pour le moment, plusieurs jours s'étaient écoulés et elle avait tenu promesse. De plus, le jour de leur départ vers la prochaine partie des partitions d'Athéa était arrivé. Si elle pouvait être dans l'excès lorsqu'elle se trouvait à Léfarène, au moins, elle se tenait à peu près tranquille à l'extérieur.

Comme à leur habitude, le groupe entier se retrouva devant le hall des musiciens. Pour une fois, tout le monde était à l'heure et prêt à partir. Il ne manquait plus que la destination. Curieux de la connaître, tout le monde se tourna vers le seul qui savait où trouver ce qu'ils cherchaient.

— Nous y voici, le dernier fragment des partitions, annonça-t-il. Après celui-là, il ne restera plus qu'à récupérer celui que les amis de Telak ont déjà trouvé.

— Ça t'amuse de nous faire attendre comme ça ? demanda Elyazra.

— Comment-ça ?

— Allons, tout le monde sait que tu fais ce petit discours pour faire monter le suspens, alors maintenant accouche et dis-nous où on va !

— D'accord. Nous nous rendons sur l'île d'Horn.

En entendant ce nom, le visage d'Elyazra changea du tout au tout. Elle qui semblait amusée d'avoir percé à jour Shay perdit tout sourire. Sans un mot, elle se tourna et entra dans le hall des musiciens sous les regards étonnés des autres membres du groupe.

— Qu'est-ce qu'elle a ? s'inquiéta Guard.

— Ne vous en faites pas. Tout comme Syara et Céol, Elyazra a un certain passé avec cette île. J'irai la chercher après.

— L'île d'Horn, réfléchit Telak sans se soucier de la demi-dragonne vu qu'il avait l'habitude des personnes à fort caractère comme elle. Ce nom me dit quelque chose, mais je n'arrive pas à me souvenir pourquoi.

— C'est sans doute parce que tout mage en entend parler un jour ou l'autre, répondit Rael. C'est une île où la magie est totalement défendue et où le simple fait d'être mage est passible de la peine de mort. Il est absolument défendu pour nous d'y aller et chaque mage est invité à signaler toute mission accrochée dans le hall qui demande de s'y rendre.

— Un endroit charmant ! s'exclama Syara.

— Et surtout dangereux pour vous, ajouta le dragon. Les personnes chargées de faire respecter la loi ont la faculté de détecter la magie chez les gens. S'ils repèrent quelqu'un, et même s'il n'est pas véritablement mage, ils le pendent sans une once de procès.

— C'est horrible ! S'exclama Phi.

— Surtout que certains de ces inquisiteurs n'ont même pas ce pouvoir de détection et condamnent des personnes pour leur satisfaire leurs envies morbides.

— Et comment allons-nous faire pour ne pas nous faire tuer sur cette île merveilleuse ? questionna Telak.

— Je crois que la réponse ne va pas vous plaire.

— Ho non, souffla Syara.

Comme elle le redoutait, Shay fouilla dans son sac et sortit plusieurs fioles contenant une substance jaunâtre. N'étant pas concerné par cela, Guard ne put s'empêcher de se fendre d'un sourire sadique en voyant la tête que faisaient ses compagnons tandis qu'ils imaginaient déjà quel goût horrible cette nouvelle mixture pouvait avoir.

Le violon de cristal: les partitions perduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant