Chapitre 59 : la forêt de Trelazar( Telak)

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Pendant leur pause, aucune créature ne vint perturber le repos du groupe de démon. Ils restèrent à dormir dans les plaines pendant quelques heures et repartirent ensuite. Leur second jour se passa sans encombre. Aucun gobelin ni aucune autre créature ne vint les déranger.

Lorsqu'ils arrivèrent enfin en vue de la forêt de Trelazar, les démons repérèrent des tentes et un feu de camp à la lisière. Le groupe se posa à une centaine de mètres et finit à pied pour laisser le temps aux soldats de les repérer.

— Commandante, salua l'un des gardes.

— Capitaine, heureuse de vous compter parmi nous. Vous a-t-on briefé sur la mission ?

— Pas vraiment. Nous avons juste été informé que nous devions accompagner un groupe de mage et que nous devions vous attendre aux abords de cette forêt sordide.

Sordide ? Telak n'était pas d'accord. Cette gigantesque forêt contrastait avec la monotonie des plaines. Cet endroit luxuriant était un véritable berceau de vie dans ses contrés désolées. Les arbres luxuriants et gigantesques puisaient leur force dans les cristaux de magie et la rendait, pour le bassiste, magnifique et intrigante.

— Voici la, mission. L'arbre mère de la forêt de Trelazar es devenue inaccessible à cause d'une barrière invisible et infranchissable. Même les élémentaux ne peuvent la franchir.

— Notre mission sera donc de vous escorter jusqu'à cette fameuse barrière, crut deviner le capitaine.

— Non. Votre mission commencera lorsque nous aurons abaissé la barrière. Nous avons des raisons de penser qu'une puissante relique est caché derrière et que la barrière n'est qu'une de ses nombreuses protections.

— Très bien. Quand partons-nous ?

— Je n'ai pas fini. Jusqu'à ce que nous soyons arrivé au cœur de la forêt, vos armes vous seront confisqué.

Suite à cette explication, les soldats protestèrent vivement leur mécontentement.

— Ça n'est pas que nous ne vous faisons pas confiance, intervint Telak pour les clamer. Mais les gardiens des forêts élémentales pourraient se méprendre sur nos intentions. Si nous y allons désarmé, ils comprendront que nous ne voulons pas leur nuire et nous laisserons tranquilles.

— Vous les remettrez à Telak ici présent lorsque le moment sera venu. Pour le moment, nous allons rester ici pour nous reposer quelques heures. Le voyage a été quelque peu fatiguant.

— Comme vous voudrez, souffla le capitaine. Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles, nous allons monter la garde.

Les mages, épuisés par le voyage, pénétrèrent dans les tentes et s'allongèrent sur les couchettes pour se reposer. Seul Telak était resté à l'extérieur pour faire connaissance avec ses personnes qui allaient être ses coéquipiers le temps de cette mission. En ses quelques heures, il gagna leur confiance, si bien qu'à l'heure du départ, aucun d'entre eux ne rechigna à lui confier leurs armes.

— Tu aurais dû te reposer au lieu de parler, lui chuchota Grem.

— C'est vrai que je suis un peu fatigué. Je compte donc sur toi pour surveiller mes arrières afin qu'il ne m'arrive rien de malheureux.

— Tout dépendra de la situation. S'il nous arrive quelque chose, Valana passera bien évidemment en première.

— Bien sûr.

— Ensuite, je pense que ce sera Mor. Tu comprends, c'est le soigneur du groupe.

— C'est normal.

— Après, Agrat. Elle est tout de même la chef du groupe.

— Et moi ? Ton plus vieil ami ?

— Toi, tu passeras sans doute après les soldats et après que je me sois assuré d'être moi-même en sécurité. Ou alors j'aiderai la menace à en finir avec toi une bonne fois pour toute.

— Trop aimable...

Telak savait que son ami mentait. Après toutes ses années, le bassiste lui devait la vie bien plus de fois qu'il ne voulait l'admettre. À vrai dire, il avait arrêté de compter il y a bien longtemps et savait qu'il lui sauverait de nouveau la vie s'ils se trouvaient de nouveau en mauvaise posture.

— Tout le monde est prêt ?

— Oui, répondit Telak en rangeant les dernières armes dans l'une de ses sacoches.

— Bien, alors allons-y.

Agrat en tête, l'expédition s'engouffra dans la forêt de Trelazar. La végétation dense les ralentit dès le début. Vu qu'ils ne pouvaient pas trancher les lianes et plantes pour passer, le groupe devait faire un grand détour à chaque passage bloqué pour continuer à avancer.

— Alors ? demanda la chef de groupe à Valana au bout d'une heure de marche.

— Alors quoi ?

— Ils sont là ou non ?

— Bien sûr qu'ils sont là. Ils nous observaient déjà lorsque nous étions à la lisière alors tu n'imagines tout de même pas qu'ils nous auraient lâché lorsque nous sommes entrés dans leur précieuse forêt.

— Bien, ça va faciliter les choses.

— Qu'est-ce que tu comptes faire ? Questionna Mor.

— Je vais nous dénicher un guide... Gardiens de la forêt de Trelazar ! Je sais que vous nous observez ! Montrez-vous, nous ne voulons nuire ni à la forêt, ni à ses habitants, bien au contraire !

Un silence pesant s'installa dans la forêt. Pas un seul bruit animal, pas un seul mouvement, juste le bruissement des feuilles dans le vent.

— Le fait que vous veniez désarmé dans notre sanctuaire est apprécié, même si certain d'entre vous n'ont pas besoin d'arme.

Cette voix était proche, toute proche. Juste devant eux, un élémental les fixait. Comment avait-il fait pour que personne ne le remarque jusque-là. Certes, sa peau ressemblait à s'y méprendre à de l'écorce et sa pilosité à de la mousse qui poussait sur tous les arbres, mais de là à ce qu'ils ne le voient pas alors qu'il était si proche.

— Comme votre amie l'a dit, nous vous observons depuis déjà un long moment et nous savons pourquoi vous êtes là. L'arbre mère est en effet devenue inaccessible. Nous n'arrivons ni à le rejoindre, ni à communiquer avec. Si vous pouvez détruire ce mur sans rien endommager, suivez-moi.

À ses mots, l'élémental se retourna et ouvrit la marche.

— Je ne lui fais pas confiance, déclara un soldat qui se trouvait derrière.

— Pourquoi cela ? S'étonna Telak.

— Il arrive, ne se présente pas et nous demande de le suivre tout en admettant qu'il nous espionnait. Il cache peut-être quelque chose.

— C'est un sentiment courant que l'on ressent lorsqu'on a pas l'habitude de les côtoyer.

— Vous semblez bien connaître ce peuple.

— J'avais les mêmes ressentis que vous autrefois jusqu'à ce qu'une mission ne me pousse à vivre deux ans dans une forêt élémentale. J'ai alors appris à connaître ce peuple très renfermé et il s'avère qu'ils sont extrêmement accueillants si vous respectez la forêt.

— Si vous le dites.

Le soldat rassuré, le groupe put suivre leur guide et ainsi éviter les grands détours pour enfin arriver au cœur de la forêt.

Le violon de cristal: les partitions perduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant