Chapitre 69 : Premiers pas dans le souterrain (Telak)

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 Au matin, alors que les soldats faisaient leur paquetage pour retourner chez eux, le groupe de mage se présenta devant l'entrée du souterrain. Il s'en dégageait une forte odeur de terre, de poussière et de renfermé. Agrat avait fini par se calmer et était revenue pour diriger le groupe comme elle l'avait toujours fait.

— Ça va aller ? S'enquit Telak auprès de Valana.

La guitariste se trouvait exactement à l'endroit où était mort son mari la veille et, même si elle ne le montrait pas, elle devait être profondément bouleversée.

— Oui. Je sais que vous comptez sur moi. Je ne vous abandonnerai pas, ne t'en fais pas. En plus, j'ai un compte à régler avec ce qui se trouve à l'intérieur.

— Allons-y, décida la chanteuse.

Le groupe s'avance jusqu'à pénétrer dans le tunnel. Ils n'avaient pas fait deux mètres à l'intérieur que toute la structure se mit à trembler.

— Partez ! Vous n'êtes pas les bienvenus ici ! tonna une voix inconnue.

Agrat se retourna vers Valana et attendit son verdict. Après une rapide observation, la guitariste ne décela aucun piège magique et signifia qu'ils pouvaient avancer. La chanteuse fit un nouveau pas en avant et le sol trembla de nouveau.

— Très bien. Je vous avais prévenus. Ces catacombes vous serviront de sépulture !

Le bruit de la pierre frottant contre le sol retentit et la lumière baissa peu à peu. La porte était en train de se refermer et de piéger le groupe à l'intérieur. Les démons ne cherchèrent même pas à s'enfuir et restèrent immobiles jusqu'à ce qu'ils se retrouvent totalement dans le noir.

Cependant, avant que les portes ne soient totalement scellées, d'innombrables torches accrochées aux murs s'allumèrent et révélèrent le chemin devant eux.

— Au moins, on sait à quoi sert cet endroit à présent, commenta Telak. En plus, ils ont eut la gentillesse de nous éclairer le chemin.

— Les anciens mages étaient très théâtrales, ajouta Mor.

Malgré la lumière des torches, une autre lueur attira l'attention de la guitariste sur les portes à présent closes. Elle s'approcha et des runes tracés et parcourut les lignes une à une.

— On ne devrait pas avancer ?

— Si, mais laissez-moi juste une seconde... Ces tracés sont les sorts qui se sont enchaînés avant l'ouverture de la porte. Je sais pourquoi les élémentales n'avaient jamais vu cette entrée auparavant.

— Et tu comptes nous le dire où attendre que la menace de la voix ne s'accomplisse ? s'impatienta Agrat.

— Ces glyphes rendaient la présence de la porte invisible à tous. Avant, il était impossible de la voir, la toucher ou ressentir sa présence, comme si elle n'était pas là.

— Un camouflage parfait en somme, déduisit Telak.

— Oui, mais le temps a affaibli ce glyphe et, lorsqu'il n'a plus été assez puissant pour maintenir le sort, celui d'à côté a pris le relais et créé la barrière que nous avons brisée.

— Tout ça est très bien, mais en quoi est-ce que cela va nous aider ?

— Grâce à eux, je peux aussi estimer que cet endroit a environ mille ans. C'est pour cela que les langues sur la porte ne sont plus celle que nous parlons. Cela veut aussi dire que cette magie a tenue aussi longtemps et que ceux qui l'ont insufflée sont extrêmement puissant. Si ces mages sont à l'intérieur, ça ne sera vraiment pas facile.

— Oui, enfin on parle de personnes qui ont vécu il y a mille ans de cela. Cela doit faire bien longtemps que leurs os ne les font plus souffrir. Il est plus que probable que la voix que nous avons entendue ne soit qu'un sortilège de plus pour décourager ceux qui entrent.

— Nous verrons bien le moment venu. Aller, allons explorer cet endroit, conclut la chef de groupe.

À cet ordre, les mages avancèrent dans le couloir qui se finit, au bout de quelques mètres seulement, par un escalier en colimaçon qui descendait dans les tréfonds de la terre. Pendant un très long moment, le groupe descendit marche après marche sans vraiment savoir si cet escalier finirait un jour. Leur avancée était d'autant plus lente sachant que sous chaque marche pouvait se trouver un piège mortel. Un seul faux pas, une seule erreur d'inattention et les paroles de la voix se révélerait exact.

Après cette descente qui leur parut interminable, le groupe arriva enfin au pied de l'escalier. Au final, aucun piège n'avait été pausé sur cette partie des catacombes, mais tous étaient certains que cela allait venir. Devant eux, un autre couloir, éclairé lui aussi par des rangées de torches, s'étendait bien plus loin que le premier.

Plus large, on pouvait apercevoir à intervalle régulier de grandes dalles de pierre d'un mètre de haut pour deux de longueur. Étrangement, les odeurs désagréables qu'ils avaient sentis à l'entrée avaient été remplacées par une autre, bien plus rare. En très grande quantité, la magie avait un arôme très discret, cependant, il était omniprésent ici.

Mor allait pour s'engager dans la pièce lorsque Valana le prit par les épaules et le tira en arrière.

— Un piège ?

— Pas qu'un, révéla-t-elle.

— D'où cette odeur, déduisit le bassiste.

— Non. Je sens de la magie absolument partout, j'ai même l'impression d'être baigné dedans et que chaque grain de matière de cet endroit en est gorgé. Cependant, j'arrive tout de même à discerner les sorts parmi tout cela.

— Et alors ?

— Ce couloir est rempli de piège. Je n'en avais jamais vu autant dans un endroit aussi restreint. C'est un miracle qu'ils ne soient pas entrés en résonance et ne se soient pas activés après tout ce temps.

— Tu pourrais les désactiver ?

— Non. Même si je le pouvais, ça me prendrait des jours pour le faire et cela me viderait plus d'une centaine de fois de mon énergie. De plus, j'ai l'impression qu'ils sont reliés les uns aux autres dans un bordel monstre.

— Comment ça ?

— Disons qu'un piège est relié à un second. Si je ne les désactive pas en même temps, celui qui ne sera pas désamorcé se déclenchera lorsque le premier sera désactivé. Le problème ici, c'est qu'un piège est relié à plusieurs autres qui le sont eux-mêmes avec d'autres et ainsi de suite.

— Et donc, verdict ?

— Nous sommes coincés ici, conclut Valana.

Le violon de cristal: les partitions perduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant