Chapitre 188 : L'aide de Fos

1.2K 205 21
                                    

 Une fois la porte du bâtiment ouverte, Fos se dirigea vers la première et seule porte du rez-de-chaussée qu'il déverrouilla avant d'entrer et d'inviter les deux jeunes femmes et l'adolescente à le suivre. L'intérieur de son appartement était sombre malgré l'intense lumière de l'extérieur. Il remédia immédiatement à ce problème en se dirigeant vers la fenêtre pour ouvrir les volets, puis partit dans une autre pièce juste après leur avoir dit de s'installer.

Dans cette pièce à vivre, Elyazra et Phi s'assirent sur le petit canapé deux places et Syara prit l'une des quatre chaises de la table. À part ces meubles, la pièce contenait une table basse, une étagère remplie de livres ainsi qu'un fauteuil installé devant un bureau. Sur ce dernier se trouvait deux tableaux totalement noirs, une grosse boite rectangulaire en métal ainsi qu'une sorte de plaque sur laquelle se trouvaient une multitude de boutons. On pouvait retrouver dessus les lettres de l'alphabet, les chiffres ou bien d'autres inscriptions qui ne disait rien à la beast.

Après quelques minutes d'attente, Fos revint avec plusieurs livres et classeurs qu'il posa sur la table basse avant d'aller s'installer dans le fauteuil du bureau.

— C'est tout ce que j'ai ici en termes de partitions, annonça-t-il.

Prenant le premier classeur qui était devant elle, Syara commença à le feuilleter en quête des partitions perdues. Cependant, la beast trouva que quelque chose n'allait pas. Même si ce qu'elle voyait ressemblait à des partitions, un coup d'œil un légèrement plus attentif révélait qu'elles n'en étaient pas.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda la violoniste.

— J'ai principalement appris en autodidacte et je n'ai pas vraiment pris la peine d'apprendre le solfège. Pour apprendre une musique, j'utilise des tablatures, c'est beaucoup plus simple à lire.

— Et tu n'as pas de vraies partitions ? s'inquiéta la beast.

— Il doit y en avoir dans les livres, mais pour chaque ligne de partition, il y a son équivalent en tablature juste en dessous.

Tandis que Syara feuilletait chaque page de chaque classeur et de chaque livre avec assez peu d'espoir, Fos appuya sur un bouton de la boite rectangulaire. Celle-ci se mit à faire du bruit et les deux tableaux sur le bureau s'illuminèrent.

— Qu'est-ce que c'est ? Questionna Phi.

— Un... Ordinateur, répondit l'ancien porteur du violon, comme si c'était une évidence.

— Et ça sert à quoi ? enchaîna-t-elle.

— C'est... Un peu compliqué à... Sérieusement, vous n'avez jamais vu d'ordinateur ?

Pour toute réponse, Elyazra et Phi tournèrent leur tête de gauche à droite.

— Je vous montrerai ça dès qu'il sera totalement allumé, dit-il.

Différentes images s'enchaînaient sur les deux tableaux et, en attendant que celle qu'il désirait apparaisse, Fos se leva de son fauteuil et se rendit dans le petit coin cuisine de son appartement. Il fouilla dans les placards et sortit divers boites et sachets qu'il alla poser sur la table basse.

— Si vous avez faim, dit-il en se servant lui-même.

Au moins, Phi allait pouvoir manger quelque chose, se dit Syara tout en continuant ses recherches. Tout en remerciant leur hôte, la jeune fée piocha dans un sachet qui devait contenir des pâtisseries. Elyazra, quant à elle, s'était emparée d'une boite entière et l'avait posée sur ses genoux pour les dévorer sans aucune gêne.

Avec un soupir de désespoir, la violoniste termina de feuilleter le dernier livre que lui avait montré Fos et le reposa sur la table basse. Comme elle s'en était douté en voyant les tablatures, il n'y avait aucune trace des partitions qu'elle cherchait.

— Alors ?

— Rien...

— dans ce cas, c'est là que l'ordinateur va aider. Vous parlez de partitions perdues, mais vous n'avez pas donné le titre de ces partitions.

— tout ce que l'on sait, c'est que certaines personnes les appellent les partitions d'Athéa.

Alors que Fos avait commencé à appuyer sur les touches devant lui, il se stoppa net en entendant ce nom. Il se tourna vers la beast et la regarda avec de grands yeux étonnés.

— Athéa ? répéta-t-il.

— Oui. Ce nom te dit quelque chose ?

— Dans le parc de la ville, il y a une sorte de piédestal avec une sculpture dessus qui représente des partitions. Cette sculpture s'appelle les partitions d'Athéa. Personne ne sait qui l'a sculptée. Vous pensiez vraiment qu'il s'agissait de vraies partitions ?

— Oui... Mais pourquoi les personnes que nous avons interrogées n'ont pas su nous répondre ? demanda Phi.

— Elle se trouve dans un endroit reculé du parc et n'a rien de vraiment extraordinaire. La partition en elle-même est illisible. Il est impossible d'en retrouver la mélodie alors elle n'attire que très peu de personnes. Personnellement, j'aime bien me balader dans ce coin du parc qui est bien plus calme.

— Et est-ce que tu pourrais nous emmener là-bas ? demanda précipitamment la beast en se levant de sa chaise pour montrer son insistance.

— Si vous voulez, répondit-il, quelque peu déboussolé par l'attitude de la beast.

— Alors en route, ne perdons pas de temps !

Avec un certain regret de ne pas avoir pu finir le paquet de gâteau qu'elle s'était réservée, Elyazra se leva du canapé et suivit Syara qui les forçait presque à courir. D'un autre côté, il ne devait plus leur rester beaucoup de temps pour trouver les partitions. Fos ne comprenait d'ailleurs pas vraiment cet empressement et marchait, certes à un rythme soutenu, mais pas assez selon la violoniste qui ne cessait de lui demander d'aller plus vite.

Après une dizaine de minutes de marche soutenue, Ils arrivèrent enfin dans les jardins de la ville. Il leur fallut encore un peu de temps pour se rendre à la sculpture. Au fin fond du parc, entre deux haies parfaitement taillées, le piédestal se trouvait là, à l'ombre d'un grand chêne.

En l'apercevant, la beast, la demi-dragonne et la fée se précipitèrent dessus. La sculpture représentait bel et bien les partitions d'Athéa, elles avaient réussi à la trouver et espéraient qu'il s'agissait bien de cela et qu'il ne fallait pas trouvé les vraies.

Derrière elles, des applaudissements se firent entendre. Le Fos du passé s'avança vers elles avec un large sourire.

— Vous avez fini par trouver les partitions, félicita-t-il.

— Alors tu es...

— Oui, je jouais mon propre rôle. Encore bravo, vous avez réussi... En à peine une heure et dix minutes.

Le violon de cristal: les partitions perduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant