Chapitre 168 : La ville des humanoïdes volants

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Mage comme dragon, tous deux n'en revenaient pas de se trouver devant un cristal d'énergie aussi grand qu'un immeuble de 15 étages. Comment une telle chose pouvait exister ? Ce genre de cristal s'était créé lors des combats acharnés à coups de pouvoirs contre les hommes ou les cybers. Le fait qu'il y en ai un aussi imposant était tout bonnement impossible ! Il devait contenir en lui l'équivalent de l'énergie de toute la population de cette planète, mage et non mage compris.

— Tu crois... Tu crois qu'il s'agit d'un réceptacle de l'énergie de l'autre monde ? se hasarda Fos.

— D'instinct, je te dirai que non, mais je ne vois pas vraiment d'autres explications. Si l'on réunissait tous les cristaux de cette planète, le tas ne serait même pas aussi gros que celui-ci.

— Un tel cristal ne peut rester cacher pendant tout ce temps ! Quelqu'un aurait bien fini par le voir.

— Je n'en suis pas si sûr, contredit le dragon. Regard autour, on dirait que cette race a bâti leur civilisation autour de ce cristal. Ils ont peut-être créé une illusion pour se cacher du reste du monde.

— Où bien elle vit en sous-sol, ce qui serait logique, supposa Fos en levant les yeux au ciel.

Le dragon, curieux de savoir pourquoi son ami avait émis une telle hypothèse, jeta un œil dans la même direction que lui. Il n'y avait, quel que soit l'endroit qu'il regardait, aucune trace de nuages. Au-dessus d'eux s'étendait une voûte sombre qui était soutenue par d'immenses piliers. Ceux-ci servaient aussi d'abri à cette race qui avait creusé des galeries à l'intérieur. La prison d'où ils sortaient n'en faisait d'ailleurs pas exception.

— Allons explorer les environs. Nous comprendrons peut-être pourquoi ils nous ont attaqués et ce que fait ce cristal colossal ici, proposa le mage.

— Je te suis.

À cet instant, deux choix s'offraient à eux. La corniche sur laquelle ils se trouvaient montait en spirale autour du pilier duquel ils étaient sortis jusqu'à la voûte ou bien descendait jusqu'au sol de la même manière. Afin de se rapprocher encore plus du cristal, le mage et le dragon décidèrent de se rendre au sol.

— On pourrait très bien sauter et utiliser la magie pour nous réceptionner, proposa le violoniste après deux tours de spiral. Ça n'est pas la première fois que l'on fait ça.

— Le cristal pourrait interférer avec notre magie, il vaut donc mieux éviter.

— Mais dis-moi, tu n'es pas censé être un gros lézard qui vole toi ?

— Comme tu l'as dit, je suis un gros lézard. Je n'ai pas tellement envie de créer un vent de panique et de détruire par mégarde ce qui soutien le plafond. Après tout, nous ne savons pas à quelle profondeur nous nous trouvons.

— Bon, eh bien va pour la marche alors, se résigna Fos.

Pendant un petit moment, et avec le plus de discrétion pour ne pas être repéré par les créatures humanoïdes qui, elles, allaient de pilier en pilier grâce à leurs ailes, le dragon et le mage descendirent la corniche. La pente était plutôt douce et donnait presque l'impression de marcher sur un sol bien horizontal, mais cela avait aussi comme inconvénient de rallonger leur trajet.

Alors qu'ils étaient presque arrivés au sol, tout deux s'arrêtèrent en voyant deux des créatures qui avaient construit leur civilisation autour du cristal. L'un était petit et semblait être un enfant qui tournait autour du second qui, d'après ses traits, devait être une femme. Comme les gardes, la femme avait presque la peau sur les os, les joues creusées, les cernes jusqu'au bas des joues et le teint blafard. L'enfant cependant avait meilleure mine avec sa peau rose et ses joues rondes.

— Mini ! Témé ! Témé ! cria l'enfant en pointant du doigt les deux intrus et en tirant les vêtements de la personne qui l'accompagnait.

La femme, sans doute sa mère, leva ses yeux fatigués du sol et regarda l'endroit que montrait son fils. Chose que Fos pensait impossible vu son teint, la créature ailée blêmit et son visage se déconfit encore plus qu'il ne l'était.

— Bonjour, tenta de communiquer le mage en levant sa main en signe de salutation.

Pour toute réponse, la femme prit l'enfant dans ses bras et sauta dans le vide pour s'envoler loin de lui.

— Décidément, c'est universel. Quelle que soit la race, tu n'es pas doué avec les femmes, s'esclaffa Shay.

— Ta gueule, rétorqua sèchement le mage, blessé dans son orgueil.

— Au moins, maintenant on sait comment dire maman et regarde dans cette langue.

— Ce qui va nous être d'une utilité capitale, répondit Fos avec un ton sarcastique appuyé.

— Il faut bien commencer par quelque part. Quand tu as appris les autres langues, tu as bien dû commencer par ce genre de mot.

— Non, c'était plutôt moi allié, pas tuer. Après, nous étions en guerre donc est-ce vraiment un bon exemple ?

Sans dire un mot, Shay haussa les épaules et continua à avancer. Ainsi, en silence et à l'affût d'hypothétiques gardes que celle qui avait fui aurait pu appeler, le mage et le dragon finirent leur descente interminable.

Arrivés au sol, Shay et Fos découvrirent que les habitants de cette civilisation ne vivaient pas que dans les piliers, mais avaient aussi bâti une véritable ville autour du cristal. Les habitations étaient modestes et ne dépassaient pas les deux étages. Côté architecture, ils avaient opté pour des formes bien plus proches de la nature que les villes humaines qui se résumaient en un amas de blocs rectangulaires. Certains bâtiments ressemblaient à des arbres, d'autres étaient de forme ovales ou sans réelle forme définie. En somme, il n'y avait pas de code prédéfini, mais cela avait suffi pour qu'ils ne se rendent pas compte qu'il y avait une ville sous eux lorsqu'ils étaient encore en haut.

Malgré le nombre de demeures, ils furent étonnés de voir aussi peu de monde dans les rues. Ces créatures pouvaient certes voler, mais ils n'étaient pas bien nombreux dans les airs non plus. D'un côté, ils n'allaient pas pouvoir se dissimuler dans la foule, mais d'un autre, cela réduisait grandement le nombre de paires d'yeux qui pourrait les reconnaître en tant qu'intrus.

Avec une prudence et une discrétion redoublée, le mage et le dragon pénétrèrent dans la ville et arpentèrent les rues. Au bout d'une vingtaine de minutes à airer sans véritablement chercher quelque chose en particulier, ils tombèrent devant un bâtiment bien plus imposant que les autres. Celui-ci de forme cylindrique, devait avoir au moins six étages et était placé devant une grande place.

— Ce doit être un bâtiment administratif ou quelque chose du genre, supposa le mage.

— Au moins, quelle que soit la civilisation, ça ne change pas. Ils sont toujours plus gros et sur une place, commenta le dragon.

— À ton avis, les pièces à l'intérieur sont circulaires ?

— Sans doute, pourquoi cette question ?

— Non, rien. Je me disais juste que ça ne devait pas être facile de faire la poussière dans les coins avec une telle architecture.

— Et tu t'étonnes d'être encore célibataire avec cet humour de merde, souffla Shay. Enfin bref, allons-y.

Le violon de cristal: les partitions perduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant